Sans plus de commentaires face aux méprisants de tous bords,
quand la coupe est pleine à ras bord…
que cal escotar aqui…
Ou lire ici…
Et puisqu’on ne parlerait pas un français correct en nos terres d’en bas, on n’a qu’à réapprendre à parler la nostra lenga… et si d’aucuns le veulent tellement, à parler le français tout seuls, correctement et sans accents, on fait sécession (ça rime avec Mélenchon, qui s’en retournera sénateur de l’Essonne, ça rime riche intérieurement aussi…).
J’ai eu, sur ce coup bas, souvenance de cette brève histoire d’Occitanie d’Yves Rouquette dans « Midis, petite géographie cordiale », un livre désormais difficilement trouvable et pourtant si riche de tous nos territoires à accents.
Le voici, le voilà :
« On ne dira jamais assez combien, structurellement (géographie et linguistique), l’Occitanie tourne le dos aux espaces français et, plus généralement, nordiques. (…) il n’y a jamais eu de dialectique Nord-Sud dans l’espace actuellement français qu’en termes de coups de pieds au cul : invasion, quadrillage policier, razzias fiscales et mise des cerveaux à la forme hexagonale. Le relief fait de l’Occitanie un morceau de l’Europe du Sud. La langue occitane est sœur jumelle de toutes les autres langues romanes -phonétique et gesticulation- à l’exclusion de la française. Où, en cuisine, l’huile cède devant le beurre, commence le Nord européen… Le pôle Nord.
L’homme d’oc n’eut longtemps que mépris pour ces espaces plats, instructurables, où le ciel est rond, les hommes blonds et l’agriculture simplifiée par la ligne droite. Quand il voyageait, c’était vers le Sud ou l’Orient, pour affaires ou pour le plaisir. Si aujourd’hui encore il « monte » à Paris, à Strasbourg ou à Bruxelles, c’est soit qu’il est chômeur, soit qu’il est député, soit qu’il va essayer de placer sa camelote sur le marché « national ». Pour ses voyages d’agrément (noces, congés payés, escapades amoureuses, pérégrinations culturelles) il préfère Venise, Séville, Athènes ou Istamboul.
Quand il s’est réveillé de son indifférence hautaine à l’égard des barbares, le pays d’oc s’est trouvé envahi : les grands blonds nordiques avaient acheté ses plus belles maisons, plié les hommes dans leurs planifications, mis les femmes à leurs modes, embarqué leurs enfants dans leurs villes, imposé leur langue partout. Ces événements constituent, grosso modo, l’histoire occitane. »
Sinon, en plus long, on peut toujours lire et relire « Sept cents ans de révoltes occitanes » de Gérard de Sède au Papillon rouge éditeur.
Ou emprunter où vous pourrez le trouver, le documentaire de Christian Philibert sur la longue chaîne de mépris qui nous lie de siècles en siècles eu égard à nos accents de moins en moins toniques, « Le complexe du santon ».
A bons entendeurs un peu sourds… Salut !
Adishatz !
18 octobre 2018