C’etait un article dans le journal local, ça nous avait tous vexés dans la famille à l’époque. On écrivait de mon grand-père : « ce brave monsieur F. ». Brave. Souvent, brave est suivi de con. Brave con. Alors que la bravoure, c’est pas rien. Et mieux vaut être brave que méchant, on est bien d’accord ! Non ? On n’est pas d’accord ? On n’est pas chez les « bisounours » entend-on ?
Tout ce qui m’est arrivé de beau, de bien, de touchant, de généreux, tout ce qui m’a fait pleurer de bonheur, m’est arrivé par gentillesse. Celle d’autrui, la mienne aussi. Don, contre-don. C’est comme une philosophie. De vie. De vie entière maintenant.
Quand les mains sont ouvertes, les yeux écarquillés et le sourire posé aux lèvres… on n’imagine pas la somme des petits bonheurs qui nous échoient, à nous, les braves. Pas si cons.
Avril 2019